samedi 29 décembre 2007

Le chiffre de la semaine : 56

56 % des DRH ne font rien pour prévenir le mal-être des salariés.

Pourtant, 88% des DRH affirment que le bien-être des salariés est une "préoccupation majeure" et que le mal-être au travail celui-ci se manifeste par un absentéisme accru, des difficultés relationnelles entre collègues ou une augmentation des conflits avec la hiérarchie.

La solution pour les DRH ? L'amélioration du management ! Pour 83% d'entre eux en effet, la réponse à cette problématique passe encore majoritairement par les managers opérationnels, L'amélioration de l'organisation vie pro/vie perso et la mise en place de procédures de travail adéquates sont des réponses nettement plus rarement évoquées.

Au final, 1 entreprise sur 3 est vraiment impliquée dans l'amélioration du bien-être psychologique de ses salariés et plus d'1 entreprise sur 2 ne sent pas concernée, quand bien même cela contribuerait à accroître la compétitivité !

Gageons que l'année 2008 nous fasse faire un pas de progrès en la matière....

Source : Etude de l'Ifop pour Malakoff-Médéric auprès de 300 DRH. Lu dans Liaisons Sociales, décembre 2007, n°87

lundi 24 décembre 2007

Les heures supplémentaires en chiffres : Suite

  • 40 % des employeurs de plus de 10 salariés ont appliqué le mécanisme au 1er octobre
  • 20 millions d'heures supplémentaires ont été réalisées sur ce mois d'octobre
  • 290 000 entreprises sont concernées par ces heures supplémentaires, pour un coût de
  • 75 millions d'euros de manque à gagner pour l'état, qui se décomposent en
  • 3/4 d'exonérations de cotisations pour les salariés et
  • 1/4 de réduction de cotisation patronale pour les employeurs
Nous pourrions nous féliciter de ces premiers résultats encourageants sur le caractère incitatif de la loi TEPA.Cependant les indicateurs ci-dessous sont à comparer aux chiffres existant avant l'application de la loi :
  • 43% des entreprises avaient déjà recous aux heures supplémentaires et il existe
  • 1,4 millions d'entreprises en France (à comparer au 290 000 précitées)
Conclusion : il est encore trop tôt pour évaluer objectivement de la pertinence effective de la mesure.


Source : LE FIGARO.fr, Marie Visot, 21/12/2007

mercredi 12 décembre 2007

Le chiffre de la semaine : 1 sur 2

1 RMIste sur 2 est inscrit à l'ANPE selon Martin Hirscht, le haut commissaire aux Solidarités actives. Le nombre de RMIstes avoisinerait 1,2 million de personnes à fin juin 2007 !!!

Source : lu dans Liaisons Sociales, décembre 2007, n°87.

dimanche 9 décembre 2007

Le chiffre de la semaine : 80

80% des DRH déclarent que l'entretien annuel d'évaluation est leur outil favori. 90% des cadres passent un entretien annuel, contre 74% des non cadres. 63% des DRH notent mes salariés lors de l'entretien annuel. Ils n'étaient que 46% en 2006.
Mais il se peut que des disparités fortes existent entre les grandes entreprises et les plus petites. En effet 68% "seulement" des PME de moins de 300 salariés ont mis en œuvre des entretiens individuels. Quand ils ont été mis en oeuvre, dans 43% des entreprises ils ne concernent pas la majorité des salariés.
Or 53% des salariés français travaillent dans les entreprises de moins de 250 personnes. En France, il n'existe "que" 1 000 établissements concentrant plus de 2 000 salariés (Source Acoss).

Sources :
  • Baromètre RH 2007 Liaisons sociales - CSC - Entreprise & Personnel. Lu dans Liaisons sociales , décembre 2007, n°87.
  • Baromètre de la fonction RH dans les PME, ADP, 2007, Echantillon de 500 entreprises de 50 à 300 salariés

dimanche 2 décembre 2007

Le chiffre de la semaine : 136

136 % est le pourcentage d'augmentation du nombre d'irrégularité constatées liées au travail illégal sur le premier trimestre 2007 en comparaison au premier trimestre de l'année 2006. Nous sommes passés de 1 543 irrégularités à 3 647 en 2007 !
Ce chiffre semble plutôt traduire une meilleure efficacité des contrôles et notamment un meilleur ciblage qu'une augmentation de la fraude.

Il est à noter toutefois que le BTP est responsable de 44% des infractions relevées mais que le taux d'entreprises du BTP en irrégularité est meilleur que la moyenne nationale (12% d'entreprises en irrégularité dans le BTP contre 13,9% en moyenne nationale).

Le travail dissimulé reste très répandu en France. Le taux d'infraction dans les cafés, hôtels, restaurants par exemple est de 18,3% ! Dans le gardiennage, presque une entreprise sur trois est dans l'illégalité !!!

Source : Entreprise et Carrières n°882, décembre 2007, citant le bilan de lutte contre le travail illégal.
Cf. http://www.travail-solidarite.gouv.fr

jeudi 22 novembre 2007

Le chiffre de la semaine : 5 fois 5

1,5 % du PIB est, depuis 2002 l'effort relatif à la formation professionnelle. Il n'augmente plus depuis 5 ans ! Pourtant, en valeur absolue, ça augmente plutôt bien : 25,9 milliards d'euros en 2005, soit 3,5% de plus qu'en 2004 an plus tôt !

Source : Entreprise & Carrière (n°880, nov. 2007)

mardi 13 novembre 2007

Le chiffre de la semaine : 185

185 milliards d'euros est le montant à provisionner en 2006 pour couvrir les engagements de retraite des sociétés du CAC 40. En raison de plusieurs méga fusions-acquisitions (Alcatel-Lucent, Axa, etc.), ce montant a augmenté de 28% en un an !

Source : étude Mercer

samedi 10 novembre 2007

Le chiffre de la semaine : 56

56% des français considèrent le travail d'abord comme une source de contacts humains. Ce chiffre est à mettre en regard de ce que pensent nos voisins Européens (qui ne sont que 15% à penser la même chose) et les Américains (33%). Ces derniers ont une vision utilitariste du travail (76% d'entre eux voient leur emploi comme un gagne pain) alors que les salariés français ont une relation beaucoup plus affective au travail.

Source : TNS Sofres qui publie les résultats de l'Observatoire International des Salariés 2007 (lu dans RH&M d'Octobre 2007 n°27).

lundi 5 novembre 2007

Le chiffre de la semaine : 13 500 000

13 500 000 retraités de droit direct en France fin 2005 selon la Drees. Ce nombre a augmenté de 3% en un an (pour mémoire la population active occupée en 2005 était de 24 921 000).

Tous régimes confondus, le montant moyen de l'avantage principal de droit direct qui constitue 81% de la retraite totale est de 1 044 euros par mois (pour mémoire toujours le salaire net médian salarié en 2005 était de 1 528 €).

Source : Drees, Etudes et résultats, n°587, juillet 2007

dimanche 28 octobre 2007

Le chiffre de la semaine : 200 / 4 000

200 entreprises ont signé un accord de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Carrières (GPEC) alors que la loi du 18 janvier 2005 concerne 4 000 entreprises de plus de 300 salariés et fixe l'échéance au 20 janvier 2008.

Depuis cet été, certains dispositifs de GPEC bénéficient d'exonération de charges sociales (primes de mobilité, aides au reclassement, etc.) au même titre que les indemnités de licenciement.

La GPEC constitue un excellent outil de gestion sur le long terme.

Or nous avons vite fait de confondre les horizons et les objets de cet outil :
- un management financier de court terme se substituant à une gestion plus lointaine,
- une anticipation des restructurations remplaçant celle des mutations de l'entreprise.

La GRH, à laquelle la GPEC contribue, est le levier stratégique -et non la variable d’ajustement des coûts- que les dirigeants doivent aujourd'hui actionner pour améliorer la productivité de leur entreprise

dimanche 21 octobre 2007

Le chiffre de la semaine : 1 614

1 614 € par salarié et par an, est le coût moyen de gestion des RH après la mise en place d'un centre de services partagés pour la fonction RH selon une étude de 2006 de Hackett Group.


Selon le rapport d'étude de la Cegos de la même année intitulé "Fonction Ressources Humaines", le coût de la fonction RH (avec ou sans CSP) s'étalit à 1 522 € par salarié et par an, soit pour une entreprise de 200 salariés : 304 000 € par an !
Pour mémoire, la gestion administrative du personnel et la production paie représente 44 € par mois et par salarié.Soit pour une entreprise de 200 salariés : 126 000 € par an !


Question : existe-t-il des études quantitative démontrant ce que la fonction RH rapporte ?

samedi 20 octobre 2007

Le chiffre de la semaine : 80 vs 30

80% des 112 sociétés interrogées par la Society for Information Management (SIM) déclarent consacrer cette année au moins 5% de leur budget à l'externalisation,
30% seulement ont prévu quelque chose pour l'offshorisation.

Autrement dit :
1. Les DSI américains préfèrent la sous-traitance à la délocalisation
2. Arrêtons de confondre externalisation et délocalisation, y compris dans le domaine de la GRH

mercredi 17 octobre 2007

Le chiffre de la semaine : 69

69 K€... plus précisément 69 066 € est le salaire annuel de base médian des Responsables RH selon l'enquête du cabinet Mercer réalisée en partenariat avec "Réussir". Avec 7,7% de variable la rémunération médiane des RRH atteint 74 551 €.

Quand aux DRH, le salaire annuel total médian (part variable incluse de 18,7%) est de 119 168 €.

Cf. l'article de Bruno Askenazi, Albert Zennou

mardi 9 octobre 2007

Les heures supplémentaires en chiffres

37% de salariés effectuent des heures supplémentaires.

55 heures supplémentaires effectuées en moyenne par un salarié à temps complet (Source : Note d'analyse du Bipe 16/07/2007).

25% est le % de majoration des heures supplémentaires.

2 x 0 = pas de charges sociales salariales + pas d'impôt sur le revenu.

1,50 € par heure pour les entreprises de moins de 20 salariés, 0,50 € par heure pour les autres est l'abbatement forfaitaire équivalente à l'exonération de charges sociales.

3 est le nombre de lignes minimum à rajouter sur le bulletin de paie

71 % des responsables RH considèrent que la loi manque de clarté et se révèle difficile à mettre en place.

7 DRH sur 10 pensent même que cette mesure va leur poser des problèmes concrets d’application.

28 % des DRH mettent au premier rang de ces difficultés la nécessité de respecter les formalités déclaratives et la tenue des documents de contrôle pour bénéficier des exonérations (source : Enquête de l'ANDRH, septembre 2007, 395 répondants).

5,5 milliards d'euros sur l'exercice 2008, c'est ce que cette initiative coûtera à l'Etat.

Sur ce thème je vous conseille un échange de La Tribune d'avril 2007 entre Eric Heyer de l'OFCE et Arnaud Louis de COE-REXECODE

Le chiffre de la semaine : 6,9

6,9 % est le taux de chômage dans la zone Euro en août 2007 selon Eurostat. Il se miantient ainsi à son plus bas niveau historique. Dans les 27 pays de l'UE, le taux de chôme a baissé de 6,8% en juillet à 6,7% en août.

jeudi 4 octobre 2007

Free Burma


dimanche 30 septembre 2007

Le chiffre de la semaine : 3 652

3 652 devrait être le nombre d'articles du nouveau code du travail dit "simplifié" qui entrera en vigueur à compter du 1er mai 2008.
1 891 dans l'ancien code mais avec des articles plus longs, 894 caractères en moyenne par article, contre 416 dans le nouveau.

La numérotation de ces articles a été elle aussi simplifiée. Fini le bon vieux article L 122.12 !

En espérant que ces évolutions apportent aux 16 millions de salariés concernés et aux 1,5 million d'entreprises une meilleure lisibilité et compréhension des règles juridiques qui régissent nos rapports... pour plus de sécurité et de flexibilité ?.

lundi 24 septembre 2007

Le chiffre de la semaine : 82

82% des questions posées à nos amis Canadiens qui sont gestionnaires de paie est « Pourquoi ma paie est-elle plus petite que d'habitude ? ».

En effet, selon un sondage de l'Association canadienne de la paie, la majorité des Canadiens ne comprennent pas leurs bulletins de paie et seule une infime minorité de Canadiens arrive à décoder les rubriques de leur feuille de salaire.

Et même s'ils ne comprennent pas tous les chiffres, 67 % des salariés trouvent qu'ils versent trop d'impôt. Il est à noter que les salariés responsables de l'établissemet du bulletin de paie consacrent 10 % de leur temps à répondre aux questions des salariés sur le sujet... cf. la statistique ci-dessus citéé.

Info du site Corus Nouvelles établie sur la base d'un sondage qui a été réalisé dans le cadre de la semaine nationale de la paie, qui a eu lieu du 10 au 14 septembre.

vendredi 21 septembre 2007

Le chiffre de la semaine : 7,7

7,7 % est le taux de croissance du marché des logiciels et services RH en 2006 selon Pierre Audoin Consultants

PAC indique que « les services restent le principal moteur de ce marché : les services d’intégration ont connu une forte croissance en 2006 (+7,6%) » et que « le marché de l’externalisation RH continue de progresser à un rythme élevé (+9%). »

Pour la liste des facteurs explicatifs de cette croissance, cliquer ici

mardi 11 septembre 2007

Les chiffres de la semaine : 1 600 000 et 128

1 600 000 personnes sont concernées par les régimes spéciaux des retraites, 500 000 actifs et 1,1 million de retraités. La SNCF comptabilise 178 000 de ces actifs et 190 000 de ces retraités.
Les gouvernements successifs ont évité d'aborder le sujet, sauf celui d'Alain Juppé en 1995 avec le succès que l'on sait. Aujourd'hui 60% des Français seraient favorables à cette réforme ainsi que 53 % des salariés du secteur public qui eux ne sont pas concernés par ces régimes spéciaux (qui ne concernent que certains satuts comme la SNCF, la RATP, EDF, GDF, etc.)

128 régimes spéciaux existent en France. Certains demeurent quelque peu exotiques eu égard à l'évolution des métiers et de la pénibilité qui y est associée (les chemins de fer d'intérêt général secondaire et d'intérêt local, le Théâtre National de l'Opéra de Paris et la Comédie française, etc.) . En même temps une danseuse de 60 ans à l'opéra... Mais un Sénateur qui peut partir à la retraite à 53 ans et un Député à 55 cela me semble surprenant ?! Non ?

jeudi 6 septembre 2007

Le chiffre de la semaine : 55

55 est le nombre annuel moyen d'heures supplémentaires effectuée par un salarié à temps complet (Source : Note d'analyse du Bipe 16/07/2007).


Selon le BIPE, la desficalisation des heures supplémentaires assurerait un gain de pouvoir d'achat pour les salariés et une baisse du coût du travail pour les entreprises, mais sans effet réel sur l'emploi, les entreprises pouvant privilégier les heures supp aux embauches...


Rappelons que cette defiscalisation est une des mesures phases du "paquet fiscal" dont le coût est estimé à 14 milliards d'euros. Cela interroge...


Le problème illustré


Et après le licenciement d'un des 10 salariés et 10 heures supplémentaires pour chaque salarié restant :

Conclusion : "Faire travailler moins pour gagner plus" ?

NB : les petits tableaux ont été trouvés sur http://www.intox2007.info/index.php

mercredi 5 septembre 2007

Le tout social

Un article sur NetEco intitulé "Le réseau social : avenir des telecoms" me conduit à la reflexion suivante :

De nos jours tout se qualifie de social
Le conseil économique et social entraîne des plans qui sont sociaux et un passage brutal du statut social du dirigeant à l'économie sociale : c'est le début de la fracture sociale. Au départ le lien était social tout comme le dialogue avec les partenaires forcément sociaux. Ce dialogue interrompu, le mouvement lui le devient... social. Une fois à la rue, les assistantes toujours sociales prennent le relais, à moins de tomber sur le samu du même nom. On peut obtenir un logement social... Et nous sommes en France où le modèle social est assis en parti sur la sécurité sociale et une certaine idée de la démocratie souvent sociale. En Europe, il y a également l'obeservatoire et un fond qui sont agrémentés de social. Heureusement la TVA sociale qui représente un sacré progrès social est là pour améliorer notre pourvoir d'achat et ainsi nous laisser écouter Buena Vista Social Club tranquilement... à quand un trust social ?

mercredi 29 août 2007

Le chiffre de la semaine : 1 000 000 000

1 000 000 000 d'euros de redressement URSSAF en 2006 !
19% de ce montant est du trop-perçu (tant mieux pour les entreprises concernées)... Tout le reste en revanche (813 millions d'€) est du "pas assez cotisé" et est donc à verser aux URSSAF.
Ces contrôles ont concerné 250 000 cotisants.

Ce montant de redressement est un indicateur fort pertinent du degré de complexité de notre législation sociale.

mardi 28 août 2007

Il faut mieux en rire


Je vous invite à visionner les vidéos ci-dessous sur la réalité opérationnelle de la gestion des RH dans (certaines) entreprises.
Que celui qui ne se reconnait pas lève la main ...

L'entretien annuel - épisode 1
L'entretien annuel - épisode 2
La gestion du temps - épisode 1
La gestion du temps - épisode 2
Les indicateurs sociaux - épisode 1
Les indicateurs sociaux - épisode 2




jeudi 23 août 2007

La fracture RH : les PME laissées pour compte ?

La performance d’une entreprise passe par la performance individuelle et collective de ses salariés. La Gestion des Ressources Humaines (GRH) a comme objectif de mobiliser et de développer les compétences du personnel pour une plus grande efficacité de l’organisation. Les grandes entreprises l’ont bien compris, elles consacrent 3,5% de leur masse salariale au financement de la fonction Ressources Humaines[1]. C’est dans les PME, qui représentent la majorité du tissu économique français[2], que les relations sociales sont les plus intenses et les plus riches. Cependant, les pratiques de gestion nécessaires à leur implication et à leur valorisation stratégique sont très peu déployées. Pourquoi les PME se privent-elles, au travers d’une GRH adéquate, d’augmenter leur productivité et leur rentabilité ?

Edictées par les grands cabinets de conseil, les « best practices » RH ne sont généralement applicables que dans les grands groupes. Les solutions de GRH recommandées et les plans d’actions conseillés sont pour la plupart surdimensionnés et inadaptés à la majorité des TPE/PME. D’autant plus que la mise en oeuvre de ces pratiques RH haut de gamme nécessite des moyens humains et financiers démesurés pour les petites et moyennes entreprises.

Entre les PME et les grandes entreprises, la fracture RH se creuse. Les PME de moins de 300 salariés n’ont généralement pas la taille critique pour disposer d’une fonction RH clairement établie :
- 63% des PME n’ont pas de Directeur des Ressources Humaines[3] ;
- pour les 37% des PME qui dispose d’une personne en charge de la fonction RH, cette mission ne représente qu’une activité à temps partiel[4] !

Les pratiques de GRH dans les PME sont peu ou pas déployées, quels que soit les impacts financiers et les obligations légales. Dans 3 PME sur 10, par exemple, il n’y a aucun bilan annuel (entretien de progrès, d’objectifs ou d’évaluation), entre le collaborateur et son responsable[5]. Dans les 7 PME sur 10 qui ont mis en œuvre des entretiens annuels, 4 ne les formalisent pas du tout (aucune traçabilité de l’avis du collaborateur, de son responsable, des souhaits d’évolution ou besoins de formation, de la définition des objectifs annuels ou de l’atteinte de ceux-ci). L’entretien professionnel est une pratique managériale instaurée par l'Accord National Interprofessionnel applicable à toutes les entreprises dont les fédérations de branche adhèrent aux confédérations patronales MEDEF, CGPME ou UPA.

Le développement des compétences n’est pas mieux loti. La loi de 2004 relative à « la formation professionnelle tout au long de la vie » comprend notamment une obligation individuelle de formation (et non plus collective) qui se traduit par un Droit Individuel de Formation (DIF) de 20 heures par an à l’initiative du salarié (et non plus de l’employeur). Près d’un tiers des PME n’ont pas entendu parler de ce dispositif[6] et la grande majorité des PME n’a pas intégré cette contrainte légale dans leurs pratiques de gestion interne. Cette mesure, mal gérée, peut engendrer un surcoût de 1 000 euros par an et par salarié[7]. Avec des décisions de salariés imprévisibles et aléatoires, ce dispositif crée un passif social pouvant faire exploser le budget formation.

La plupart des PME ne se préoccupent de la gestion des hommes que ponctuellement, lors d’un recrutement, d’augmentations salariales, de contentieux individuels ou collectifs. Les PME concentrent leurs moyens humains et financiers sur leur cœur de métier et sur leurs problématiques opérationnelles. Une GRH adaptée nécessiterait des compétences et des expertises fort coûteuses à acquérir et à entretenir. D’autant plus que le déploiement de nouvelles pratiques de GRH auprès des salariés, et particulièrement leur appropriation par ces derniers, demande une implication « énergivore » de toute la ligne hiérarchique. Au regard de l’exigence légitime des PME quant au retour sur investissement, une fois mises en œuvre, ces pratiques de GRH doivent faire preuve de rationalité objective et générer des résultats rapides, tangibles et mesurables.

Les PME n’ont pas la puissance financière et les capacités d’investissement des grands groupes. Elles sont néanmoins « agiles » et réactives, s’appuyant sur la proximité dans les rapports hiérarchiques.

Dans les grandes entreprises, la GRH est organisée, dirigée et animée par le DRH. Il est assisté d’un service RH et d’entités plus ou moins décentralisées. Dans les petites et moyennes entreprises, c’est le plus souvent le dirigeant de l’entreprise qui assure cette mission. De sa conception de la fonction RH, d’une certaine croyance dans la contribution des RH à sa stratégie d’entreprise, dépendent le dynamisme des pratiques RH. Le dirigeant peut et doit compter sur le relais des managers opérationnels. Même s’ils ne maîtrisent que faiblement les techniques RH, ces derniers sont les acteurs de fait de la fonction RH. Ce sont eux qui relayent la vision du décideur, eux qui communiquent auprès des salariés, qui motivent les équipes sur le terrain, organisent le temps de travail au quotidien, évaluent les performances, gèrent les conflits.

Le décideur et les managers connaissent bien les hommes et les femmes qui composent l’entreprise, ils sont proches du terrain et des préoccupations sociales de leurs équipes. Cette proximité rend les pratiques de GRH plus opérationnelles et efficaces. La GRH se partageant avec tout acte de management, les PME sont plus aptes à adapter les comportements pour qu’ils concourent directement à la réalisation des objectifs de l’entreprise, dans une démarche pragmatique de productivité et d'amélioration du climat de travail.


L’investissement des PME dans des pratiques de GRH ad hoc conditionne leur rentabilité et leur capacité concurrentielle. C’est le levier stratégique -et non la variable d’ajustement des coûts- que les dirigeants de PME doivent actionner pour améliorer la productivité de leur entreprise.

L’augmentation induite de cette performance de l’entreprise permet en retour de développer les meilleures pratiques RH en PME et d’enclencher le cercle vertueux d’une GRH adaptée.

« Il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines ». Saint Exupery.
[1] Etude Cegos, Edition 2003.
[2] Les entreprises de moins de 250 salariés représentent 99,4% des entreprises en France, Insee, 2004.
[3] Ce pourcentage concerne des PME avec un effectif relativement important, de 100 à 149 salariés. Le pourcentage de DRH chute avec la baisse de l’effectif. « Gestion des Ressources Humaines dans les PME », Henri MAHE de BOISLANDELLE, édition Economica, 1998.
[4] Dans ce cas, la part moyenne consacrée à la gestion du personnel ne représente que 40 à 60% du temps de travail.
[5] Etude SoftComputing, 2004.
[6] Etude IPSOS pour la CGPME, 2005.
[7] Le DIF d’Alain-Frédéric Fernandez, édition Dunod.

mercredi 22 août 2007

Vers un bulletin de paie citoyen ?

Deux regards différents sont généralement portés sur le bulletin de paie : celui de l’employeur et du salarié.

Pour l’employeur, la production des bulletins de paie répond à une obligation légale d’information des salariés. Le bulletin ne supportant pas l’à-peu-près, son établissement représente une activité à hauts risques, chronophage, anxiogène et budgétivore.
Quant au salarié qui reçoit mensuellement ce récépissé de bons et loyaux services, il ne regarde en fin de compte que le chiffre en pied de page, le net à payer. Ce bulletin lui rappelle s’il le fallait l’objectif originel de son activité laborieuse, la rémunération, et avec elle, le fil à la patte qui le lie à son employeur.

Produit chaque année à 175 millions d’exemplaires, le bulletin de paie mériterait sans doute un regard complémentaire, celui du citoyen. Car, derrière les cotisations aux appellations barbares, au-delà de l’obligation contraignante de sa réalisation par l’employeur et de la traçabilité pécuniaire de l’effort salarié, se cache bon nombre de prestations bien réelles, de droits et de devoirs qui fondent notre modèle social.

Avec une stratification « à la française » des règles de droit, le mouvement perpétuel et cumulatif d’ajout d’exceptions à la règle, et vice-versa, a fait du simple bulletin de paie initial un ensemble obscur de plusieurs dizaines de lignes juridico-comptables. Le bulletin de paie cristallise ainsi la complexité d’application de notre forte règlementation du travail, difficilement lisible, parfois inaccessible, toujours imprévisible.

A bien des égards, le bulletin de paie intègre des caractéristiques représentatives de notre modèle social comme le suggèrent les quatre exemples suivants :

Les conventions collectives, définies par la loi du 11 février 1950, constituent un niveau de négociation situé ente la règle de droit national et les entreprises d’une même branche professionnelle. Si elles créent ainsi les conditions favorables d’un dialogue entre les partenaires sociaux, elles n’en introduisent pas moins, parfois, un supplément de complexité, voire une instabilité juridique quand leurs dispositions sont laconiques ou imprécises.

La RTT, et avec elle son florilège de modalités d’application. Se pose la lancinante question du Dirigeant : « Comment concilier en pratique respect des contraintes juridiques et efficacité opérationnelle de mon organisation du temps de travail ?». Quels arbitrages entre les 35 heures légales et la journée de solidarité négociable, les 1 607 heures ou les 218 jours annuels, les heures complémentaires et les supplémentaires, le repos compensateur et le compte épargne temps, etc.

Le type de contrat de travail : telles les manipulations génétiques, les tentatives successives de (dé)règlement de la question de l’emploi ont abouti à la création d’une quinzaine « d’hybrides ». Chacun à sa population cible, ses ayants droit, sa durée, sa jurisprudence, ses cotisations, ses allégements. Le CPE est le dernier chêne encore vert de ce maquis inextricable. Chacun pousse et évolue en fonction son arrosage gouvernemental, avec en contrepartie pour l’employeur, l’intégration des spécificités de chaque contrat sur le bulletin de paie. D’ailleurs, l’empreinte des ministres du travail et de l’emploi de la dernière décennie se retrouve sur le bulletin de paie dans des rubriques d’allégements éponymes : De Robien, Aubry I, Aubry II, Fillon.
Et encore, nous n’évoquerons pas ici la distinction française « Cadre »/« Non cadre » et les cotisations particulières qui en découlent !


La protection sociale et le rôle de l’état et de ses organismes paritaires se retrouvent également au cœur du bulletin de paie. Les cotisations sont perçues comme des prélèvements, elles diminuent le résultat net, tant de l’employeur que du salarié.

Pourtant ces cotisations servent à :
- Financer des prestations sociales de diverses natures comme les allocations familiales, l’aide au logement, la formation professionnelle, etc.
- Assurer des revenus différés comme la retraite
- S’assurer contre les risques de chômage, de maladie, de veuvage, d’accident, d’invalidité, de décès, etc.

Selon notre principe républicain de solidarité, chacun n’y retrouvera pas nécessairement le bénéfice de prestations à due concurrence de sa contribution.

Le bulletin de paie intègre donc toutes les complexités nationales, régionales et locales, qu’elles soient sociales, comptables et fiscales, inhérentes à nos systèmes de couvertures individuelles, catégorielles et collectives, facultatives, optionnelles et obligatoires.

Il faut le simplifier de façon significative afin de :
- Réduire le coût des tâches qui ne sont pas directement liées au cœur de métier de l’entreprise, au bénéfice de son activité intrinsèque, véritablement créatrice de valeur,
- Redonner au bulletin de paie sa vocation première d’information du salarié, assortie d’un rôle pédagogique sur la nature et l’utilité des prélèvements effectués.

Il ne suffit pas de recommander des mesures de pure simplification de la forme du bulletin, par un jeu d’écritures ou de regroupement de rubriques. Les entreprises porteraient encore, en plus de leurs rôles bénévoles de collecteur de l’Etat, la charge de cette mesure complexifiante d’immobilisme simplificateur.

Pour faire évoluer le bulletin de paie en profondeur, il faudrait faire évoluer les règles qui le sous-tendent et donc les régimes applicables en matière de cotisations et de contributions sociales et fiscales assises sur la rémunération.
Comme le soulignait si bien Joseph de Maistre, « il y a bien moins de difficultés à résoudre un problème qu'à le poser ».

La gestion des ressources humaines dans les PME : Des pratiques flexibles adaptées à leur réalité

Montréal, le jeudi 11 avril 2002 – En conférence de presse aujourd'hui, le vice-président, Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, monsieur Richard Fahey, dévoilait la plus récente enquête de la FCEI touchant la gestion des ressources humaines dans les petites et moyennes entreprises du Québec. « Cette enquête dévoile une très grande préoccupation des dirigeants de PME à l'endroit de la gestion de leurs ressources humaines. Des mesures informelles favorisant la conciliation famille-travail prévalent dans ces entreprises et ce, même dans un contexte de grave pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Le gouvernement doit reconnaître le mode de gestion spécifique de la petite entreprise et prendre en compte le fragile équilibre auquel les entreprises du Québec sont confrontées, entre d'une part, le manque de main-d'œuvre qualifiée et d'autre part, l'aménagement du temps de travail pour les soins des enfants et des parents âgés » a expliqué monsieur Fahey.

Stratégies d'adaptation pour pallier au manque de main-d'œuvre qualifiée

En février 2001, la FCEI rendait public un sondage qui faisait valoir que 50 000 travailleurs qualifiés manquaient à l'appel dans les PME québécoises. Or, les résultats de la nouvelle enquête indiquent qu'elles ont déployé une série de mesures afin de contrer la pénurie de main-d'œuvre.
Parmi les entreprises aux prises avec ce problème, 52,9 % ont affirmé avoir haussé la formation octroyée à leurs employés. L'augmentation des salaires est également privilégiée puisque 40,6 % des dirigeants d'entreprises ont choisi cette méthode pour conserver le personnel en poste ou pour attirer des travailleurs à l'externe. Près du tiers des PME faisant face à une pénurie de main-d'œuvre ont accueilli des stagiaires, souvent dans le but de les embaucher de manière permanente par la suite. Chez 27 % des répondants, on assiste également à un investissement accru dans la technologie afin d'accroître la productivité du personnel. De plus, la même proportion a augmenté la charge de travail des employés. Parmi les autres mesures invoquées, mentionnons l'embauche de travailleurs inexpérimentés, donc à être formés, le recours à des sous-traitants et l'utilisation plus intensive de petites annonces dans les écoles, les journaux et les agences de placement.

Des mesures informelles pour concilier famille-travail

Une étude réalisée par la FCEI en 1999 faisait état du fait que 91,5 % des dirigeants de PME ont une politique de gestion flexible du temps de travail (ex. congés pour raisons familiales, maladie, etc.). Selon les résultats de l'enquête de 2002, l'adoption de pratiques de gestion plus flexibles, telles que le télétravail et les horaires variables, s'est accrue chez 58,6 % des répondants. Par ailleurs, 40 % des PME ont indiqué avoir augmenté le nombre de journées de congé pour les enfants et les personnes à charge.
Selon la directrice de la recherche, Québec de la FCEI, madame Sylvie Ratté, « Ce qui distingue la grande de la petite entreprise, c'est le caractère informel de la mise en oeuvre des mesures de gestion du personnel, dont celles relatives à la conciliation famille-travail. Cette façon de faire est essentielle à la bonne marche des PME. L'imposition des processus formels diminuerait la flexibilité nécessaire à la gestion des ressources humaines, pouvant affecter non seulement la compétitivité des entreprises, mais également le climat de travail, d'ailleurs fort enviable par rapport à la grande entreprise ou au secteur public ».
L'adoption des pratiques précitées contribue à l'établissement d'un climat sain dans la PME. Ce sondage démontre que 53,5 % des dirigeants jugent le climat très bon et que 36,8 % le juge bon, tandis que 8,6 % l'ont qualifié de correct et 1,1 % de mauvais ou très mauvais. De plus, les entreprises n'ayant généralement pas de difficulté à trouver du personnel sont plus nombreuses à considérer le climat de travail comme très bon; c'est le cas pour 64,2 % comparativement à 49,9 % pour les entreprises qui, au contraire, vivent une situation de pénurie de personnel qualifié. Ces plus récentes données viennent confirmer l'étude réalisée par la firme de consultants Goldfarb en 1999. En effet, cette étude démontrait que plus la taille de l'entreprise est petite, plus le climat de travail est satisfaisant.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) est l'association patronale qui défend les petites et moyennes entreprises d'ici et qui, par ses représentations auprès des gouvernements et des municipalités, leur permet de prospérer économiquement au bénéfice de l'ensemble des citoyens et citoyennes du Québec.
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Source : Marie Vaillant
Directrice des communications
FCEI-Québec